La Loupiote naquit lors d’une froide soirée d’hiver, un dernier croissant de lune éclairait à peine la nuit. Les fées la déposèrent alors dans les bras de ses parents humains et ils comprirent vite que leur fille ne serait pas comme les autres. Dès son plus jeune âge, elle parlait aux arbres, observait des mondes dans un champ de fleurs et écrivait des histoires venues de mondes oubliés. La nuit, elle voyait des ombres effrayantes dans le noir et avait besoin de sa veilleuse.

Marie Legouic

Son inspiration venait toujours de l’Autre Monde, de ses univers invisibles que les humains d’aujourd’hui ne veulent plus voir. Alors d’année en année, La Loupiote étudia, se renseigna, lut, dessina, écrivit pour comprendre d’où émanait ce souffle intérieur qui la ramenait toujours aux portes de Faërie.

Marie Legouic

Puis, un beau jour de printemps, le voile se leva. Tout en se promenant dans un bois, elle aperçut une lumière scintillante parmi les feuillages. Dans l’arbre, une ruche décorée de fleurs qui embaumait le miel apparut. Mais les abeilles n’étaient pas les seules à l’œuvre ce jour-là. La Loupiote fut bouleversé de voir des petits êtres ailés, si gracieux, aller et venir pour aider les ouvrières jaune et noir, au dos saupoudré de pollen doré. “Les fées existent”, se dit-elle.

Avec discrétion, La Loupiote repartit dans le monde des humains. Cette vision inspira sa première création : une belle ruche parsemée de fleurs. Depuis, elle fabrique ses loupiotes à l’effigie des maisons et portes de fée croisées lors de ses balades. Au-delà de transmettre ces souvenirs merveilleux au peuple des hommes et des femmes, elle se rappelle à quel point elle avait peur du noir étant petite. Ces demeures magiques s’illuminent donc pour apaiser les enfants fées, humains, sorciers, lutins… qui souhaitent mettre rêve et lumière dans leur vie.

Marie Legouic